Après la peinture et les installations « Or & Brun », j’ai ressenti la nécessité d’aborder la sculpture. Elle m’a permis de modeler des corps qui sont venus dans un élan non prémédité. Si avec les installations des « Or & brun », les anneaux peuvent faire penser à des corps, cette fois avec la sculpture et la terre, les corps sont représentés. La nudité de l'ensemble des sculptures me permet de travailler la musculation. Elle permet aussi l’expression corporelle comme le réalise l’Art de la Danse. C’est à mon sens l’expression de la vie. Si je devais habiller mes sculptures cela deviendrait anecdotique. Cette nudité physique au travers de l’expression des modelés, est au service des sentiments que sont « la vie ». La mort, l’amour, l'altérité sont exprimés avec « Horizon n°1 » et avec « Requiem ». J’ai commencé par « Horizon n°1 » : deux personnages qui se côtoient et ne se voient pas. J’ai enchaîné avec « Requiem » qui porte sur le thème de la mort et de la souffrance. D’autres œuvres ont suivi et se sont succédé dont « l’Espérance ». La dualité plastique femme / homme me permet au travers ces différences réelles physiques de travailler sur le principe d’un dialogue formel qui fait naître de cette contextualité de nouvelles formes expressives qui me guident. C’est de l’humain que je questionne pour le spectateur que je suis, que vous êtes ……. C’est un peu difficile, ce n’est pas léger d'aborder ce sujet. A l'instar d'être une arme de guerre comme le disait Picasso, la sculpture peut permettre à celui qui s’en donne le moyen et le temps d'être l’outil d’une métamorphose profonde. J’ai toujours pensé que l’art est un mode de connaissance surtout pas un mode de consommation futile ou parfois s’affronte des joutes de pouvoir esthético-logocentrique. Je n'opposerai pas une forme esthétique ou contemporaine à un classicisme désuet et je privilégie l’incarnation de sens profond que libère une certaine herméneutique possible de l’œuvre.
Bruno Clognier Avril 2020